Le mercredi 10 mai, l’association AFDER tenait une conférence Addic’Talks à la Maison de la Vie Associative et Citoyenne dans le 13è arrondissement de Paris.
Entre prévention et échange, la question principale était
« comment gérer l’addiction d’un proche ».
« La prison, l’hôpital ou la morgue ». Ce sont les trois finalités possibles à l’addiction, selon l’AFDER.
Cette association créée en 2003 est établie un peu partout sur le sol européen. Elle a pour but d’aider les personnes atteintes de la maladie de la dépendance, mais aussi d’accompagner les familles de celles-ci. Car « malheureusement, cette maladie est encore trop stigmatisée en France » regrette Julien, président de l’AFDER.
L’addiction est une maladie encore méconnue. Certains s’imaginent encore qu’elle n’est qu’une question de volonté, alors qu’il s’agit en réalité d’une maladie systémique. S’en sortir relève d’un parcours du combattant. Un parcours que Didier traverse. Pendant la conférence, il hésite : c’est filmé, et il n’est pas sûr de vouloir apparaître à la caméra.
Finalement, la volonté de transmettre son témoignage se fait plus forte que la honte d’être passé par l’enfer de la toxicomanie. Car il n’y a, de fait, aucune honte à avoir. Durant 40 années, ce père de famille s’est drogué : « J’étais très malin, et plus fort que les autres ». Il assure être parvenu à consommer sans éveiller le moindre soupçon. Et ce, durant plusieurs décennies. « J’avais du mérite ». Ou en tout cas, c’est ce qu’il pensai à l’époque. Car il y a une question d’égo dans la dépendance.
Les personnes addictes se disent qu’elles contrôlent leur situation, jusqu’au jour où se sont les produits qui les gèrent. En l’espace de trois semaines, la vie de Didier s’est écroulée. Maison, famille, travail, il perd la totalité. C’est à ce moment-là qu’il découvre la pair-aidance. Inspirée de la méthode Minnesota, la pair-aidance désigne l’entraide de personnes qui ont le même trouble.
Une véritable issue de secours pour Didier, qui se rend compte que « malgré nos chemins de vie totalement différents, au fond nous étions les mêmes ». Néanmoins, le rétablissement est un processus long et il faut s’armer de patience.
D’abord, il faut avoir un déclic, et capituler face à sa maladie. Accepter qu’elle nous dépasse, c’est accepter l’idée qu’on a besoin d’aide. « On ne guérit pas d’une maladie de 30 ans en 15 jours » martèle Julien. L’association se veut également préventive pour les familles, qui culpabilisent trop souvent, et sont démunies face à la maladie de leurs proches.
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