Aujourd’hui, je viens d’apprendre qu’à l’Ile Maurice, les personnes qui ont une hépatite ne sont pas prises en charges si elles sont, ou ont eu un passé d’usagers de drogues. On comprendra bien que la majorité des personnes portant l’hépatite sont des dépendants. Ma question est la suivante, est-ce que cette disposition discriminatoire rentre dans la charte universelle des droits de l’homme ? Aujourd’hui, j’ai créé une cagnotte en ligne pour soumettre une demande d’autorisation d’entrée de médicaments sur le territoire Mauricien au ministre de la santé.
BRIGITTE MICHEL : AIDER LES TOXICOMANES Á VOLER DE LEURS PROPRES AILES
Elle se donne corps et âme pour le social Á Maurice. Elle, c’est Brigitte Michel, présidente d’Aide, Infos, Liberté, Espoir et Solidarité (AILES), association non-gouvernementale dédiée Á la réintégration des toxicomanes. Son objectif est d’illuminer le quotidien de ces «rejetés » de la vie. En 2011, elle s’est vue décerner un Commendation Award au Sommet de Gender Links, suite Á un projet d’autonomisation des femmes de Mangalkhan, banlieue périphérique de Curepipe, ville du plateau central, plus haute région de Maurice.
A Mangalkhan, on ne la présente plus. Brigitte, comme on l’appelle affectueusement, a osé. En concrétisant un vieux rêve en 2009 avec la création de l’association AILES, elle redonne un nouveau sens Á la vie de bon nombre de toxicomanes qui veulent sortir de l’enfer de la drogue.
« C’est Á la suite d’un manque de services de réhabilitation de ce type Á Curepipe que j’ai décidé de monter un projet d’accompagnement, de sensibilisation, de prévention et d’autonomisation de la communauté », explique Brigitte Michel.
Mariée, cette mère de trois enfants, veut aujourd’hui aller plus loin. Elle prépare actuellement un diplôme en Community Work Services auprès de l’institut Charles Telfair où elle a également étudié le service communautaire pendant deux ans afin de se professionnaliser dans le travail social.
Pourtant ce n’est pas lÁ sa première tentative de réhabilitation dans ce domaine qui lui tient Á cÅ“ur. «J’ai toujours été présente pour donner un coup de main ou organiser des évènements dans mon quartier. J’ai fait partie de l’équipe pastorale car je croyais vraiment que l’Eglise pouvait aider Á redresser les choses », raconte celle qui a fait ses études secondaires dans un collège confessionnel catholique.
C’est en 2004 qu’elle quitte le cercle paroissial et élargit ses horizons en travaillant pour SOS Village comme Outreach Officer dans un projet nommé Familly Strengthening Programme. Objectif: l’accompagnement et le soutien aux communautés très vulnérables de Bambous et de Mangalkhan. «J’avais pour tâche de remettre sur les rails les enfants qui avaient abandonné l’école et d’aider les parents Á trouver des formations en fonction de leurs besoins.
Nous avions également des programmes de sensibilisation pour les usagers de drogue par voie intraveineuse et pour ceux vivant avec le VIH », raconte Brigitte Michel, qui y a consacré sa vie jusqu’en 2008.
Comme son premier contact avec les usagers de drogue par voie intraveineuse s’est bien déroulé, l’année suivante elle est devenue travailleuse sociale chez Prévention, Information et Lutte contre le SIDA (P.I.L.S). Elle s’est alors mise Á soutenir et Á accompagner les personnes vivant avec le VIH. Cet encadrement prend diverses formes : cela peut être des démarches auprès du ministère de la Sécurité sociale, la canalisation des cas de discrimination vers les autorités et services concernés et l’aide pour que ces personnes trouvent du travail.
Mais Brigitte Michel ne s’arrête pas Á cela. Elle ne s’épargne aucune peine pour aider les sans abris Á trouver un logis et Á faire les personnes séropositives malades Á aller se faire soigner Á l’hôpital lorsque les infections opportunistes leur pourrissent la vie.
Elle est passée Á la vitesse supérieure entre 2009 et 2010 en devenant animatrice de prévention, toujours chez PILS. Plutôt que de s’occuper des personnes vivant avec le VIH, elle s’est dit qu’il était temps pour elle de sensibiliser sur le virus pour empêcher de nouvelles infections. C’est ainsi qu’elle va animer des causeries sur le sujet dans les centres communautaires, les écoles et les entreprises. Se sentant enfin prête Á voler de ses propres ailes, elle a lancé sa fondation AILES Á Mangalkhan.
Jusqu’Á l’année dernière, Brigitte Michel était aussi coordinatrice de l’équipe de thérapie Á l’association Etoile d’Esperance Á Moka, organisation non-gouvernementale qui s’occupe des femmes souffrant de l’alcoolo-dépendance. Elle prépare des présentations sur l’alcoolo-dépendance et s’attèle notamment Á l’écriture de projets et de rapports.
Aujourd’hui, la coordinatrice d’AILES continue Á encadrer les usagers de drogue par voie intraveineuse, tout en visitant et soutenant les personnes vivant avec le virus. Brigitte Michel qui n’a pourtant presque pas de temps libre entend ne pas s’arrêter en si bon chemin.
Karen Walter est journaliste Á Maurice. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.
Aujourd’hui, j’ai créé une cagnotte en ligne https://www.leetchi.com/c/solidarite-de-ailes