Créé au Minnesota dans le courant des années cinquante, ce modèle thérapeutique des dépendances s’est largement répandu aux Etats-Unis et par la suite dans plus de 140 pays.
La dépendance aux substances psychoactives est considérée comme une maladie chronique et progressive qui n’a pas de cure connue.
Le malade peut arrêter cette progression pour autant qu’il entreprenne et applique un processus de rétablissement lui permettant de vivre sa vie sans recourir aux substances ni aux comportement destructeurs.
Les bases du rétablissement peuvent s’acquérir dans un centre de traitement avec l’aide d’une équipe multidisciplinaire, dont la particularité est la présence de pairs en addiction, qui sont eux-mêmes des personnes dépendantes en rétablissement, abstinentes depuis de nombreuses années et formées spécifiquement à ce modèle thérapeutique.
Ces pairs sont formés pour aider le malade à accepter la réalité de sa maladie et ses conséquences, à découvrir des stratégies de changement, à entrer dans un système d’aide et à retrouver espoir au travers de leur exemple. Ils collaborent étroitement avec le médecin et le psychologue, ainsi qu’avec les infirmiers et l’assistante sociale.
Dès que le déroulement du sevrage le permet, le patient se joint au groupe des malades dépendants. L’atmosphère y est celle du partage et de l’entraide, de la confrontation au déni parfois. La thérapie se fait en grande partie en groupe, chaque patient bénéficiant également d’un soutien individuel.
La méthode est d’inspiration cognitivo-comportementale, associée au programme spirituel en douze étapes des Alcooliques Anonymes (AA) et Narcotiques Anonymes (NA), que le malade continuera à appliquer à long terme. Cette initiation à la participation aux groupes d’entraide est une autre particularité du modèle Minnesota qui favorise la responsabilité de chaque malade dans son rétablissement. L’efficacité ainsi que les limites de cette méthode ont été démontrées dans l’étude MATCH, menée aux Etats-Unis avec un plan prospectif et multicentrique.