Il n’est jamais trop tard pour s’adonner à la grande tradition du binge drinking. Longtemps réservé, pensait-on, à une jeunesse étudiante assoiffée d’alcools en tout genre versés à flot dans d’immenses gobelets rouges, particulièrement pendant les teufs, le phénomène touche aujourd’hui dangereusement les 65 ans et plus. Selon une étude publiée dans le journal l’American Geriatrics Society et dénichée par Quartz et Courrier international, les seniors de toute la planète sont de plus en plus nombreux à déclarer avoir récemment consommé une importante quantité d’alcool en très peu de temps.
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L’étude menée par des chercheurs de l’université de New York estime qu’entre 2015 et 2017, plus de 10,6 % des 65 ans et plus se sont, de leur propre aveu, adonnés à cette pratique au cours du mois précédent l’interrogatoire. Les chercheurs ont défini le « binge drinking » à partir de cinq verres en une seule fois, ou un seul service, pour les hommes, quatre pour les femmes. Par comparaison, entre 2005 et 2007, 8,1 % des seniors déclaraient avoir participé à une telle beuverie : le chiffre a donc bondi de 2,5 % en une dizaine d’années.
Des millions de seniors concernés
À cela s’ajoute le fait que, depuis 2005, la population des 65 ans et plus a explosé, de 36,6 à 49,2 millions d’individus. En 2005, on estimait alors les papys binge drinkers à 3 millions contre 5 millions en 2016. Si une cuite, de quelque importance, reste isolée, elle ne présente pas un très grand risque pour l’organisme. Mais si la pratique est répétée, elle peut bien entendu s’avérer catastrophique pour le foie : boire beaucoup d’un coup est plus néfaste que de consommer la même quantité sur plusieurs jours. L’étude révèle également que les hommes sont plus concernés par le phénomène que les femmes, tout comme ils sont plus sensibles à la consommation de tabac ou de marijuana.
Difficile, selon Quartz, de donner de plus amples explications sur ce qui pousse les personnes âgées à boire autant et de cette manière. Les autorités, explique que les personnes isolées pour qui tous les jours sont dimanche le jour de l’apéro sont plus enclines à boire de la sorte. Cela déterminer la consommation excessive d’alcool qui aussi bien la cause de l’isolement comme elle en est l’effet. L’étude s’appuie sur les déclarations des milliers de personnes interrogées quant à leurs habitudes vis-à-vis de l’alcool, l’explosion du phénomène n’est plus un mystère.