Pour la prise en compte des familles, et des proches dans le traitement des addictions
Lorsqu’un membre de la famille est sujet à une addiction, quelle qu’elle soit, c’est souvent un séisme dans son entourage et chacun de ses membres est confronté à l’incapacité de régler les problèmes.
En parler est difficile, trouver de l’aide l’est tout autant, s’orienter dans les différents dispositifs peut être un parcours du combattant. Le simple fait de trouver une information peut s’avérer compliqué quand l’orientation est si disparate.
Pour les familles qui souhaitent aider un dépendant actif, il est primordial de s’éduquer et de se remettre de la codépendance acquise au cours des années, au contact de la maladie, de la dépendance.
Il faut que les familles effectuent un travail personnel pour comprendre la maladie et jusqu’à quel point elles doivent se rétablir avant tout.
La société post-covid développe des abus en tous genres et des addictions à tous les étages.
Plus de 200 millions de personnes dans le monde ont mis leur vie en danger en utilisant des drogues illicites en cumulé entre 2007 et 2020 (Nations Unies [ONUDC]), c’est une situation qui représente un défi majeur pour les autorités en santé publique.
La complexité du problème est abordée dans le cadre de recherche de soins novateurs et de programmes efficaces de prévention, développés par des scientifiques. (Miller,1992 ; Nations Unies, 2003).
La première étape est la reconnaissance de la multicausalité du phénomène (Parascandola & Weed, 2001 ; Newcomb & Felix-Ortiz, 1992), mais aussi sa qualité de maladie chronique (McLellan, Lewis, O’Brien & Kleber).
Le concept de rétablissement introduit en 1999 par Grandfield & Cloud décrit le processus thérapeutique d’accompagnement du toxicomane par des professionnels et ou des pairs, des membres de la famille connaissant la maladie qui ont effectué un travail de rétablissement sur leur propre codépendance.
Le rétablissement de la famille ainsi que celui du dépendant actif peut se réaliser en peu de temps si chacun a le désir sincère de se rétablir.
Par ailleurs à quoi sert un dispositif s’il n’est connu que des experts mais pas par les personnes pour qui il est conçu ?
Quel est l’intérêt de mettre en place de belles plateformes d’information s’il n’y a pas d’évaluation du service qu’elles peuvent apporter ?
Que vaut une action si elle ne contribue pas à sortir les personnes concernées par une addiction et leurs familles de leur isolement ?
Quelle plus-value apporte une association dans sa fonction d’accompagnement si elle n’est pas repérée comme telle par les personnes vivant sur le territoire où elle mène son action, ou si elle n’est pas identifiée par les acteurs de prévention et de soins ?
C’est pourquoi il nous parait très fondamentale qu’une association comme l’Afder https://afder.org/ existe et puisse apporter des informations vérifiés et utiles aux familles,
Celles-ci sont très souvent désemparées après un long parcours thérapeutique sans explication ni sens.
Mais aussi à tous les professionnels travaillant sur ces sujets ou pouvant potentiellement être confrontés à ces problématiques.
L’Afder accompagne les familles depuis 2003, permettant à chacun de trouver une information, des outils, une analyse, des référents, des structures ou bien des modes de communication originaux.
Nos groupes de paroles et forums de discussions facilitent également les échanges et le débat, entre les personnes concernées qui recherchent ce type de rencontre.
Nous continuons à faire évoluer nos modèles thérapeutiques en collaboration avec les associations, les professionnels, les pair-aidants, les entreprises, collèges, lycées, agissant sur le terrain.
Nous savons que notre modèle est porteur d’espoir, c’est un cercle vertueux exponentiel pour que le moins de dépendants possible ne meurent de cette maladie.
Mahidine Bouchaaba
Médiateur de santé-pair
Addictologue
Julien Chartier
Président de l’Afder